L’utilisation du mot événement n’est pas gratuite, l’opus signé Nejib Belkadhi et Imed Marzouk arrive à point nommé pour rappeler quelques vérités :
- Nejib Belkadhi, Imed Marzouk et Chekib Essafi c’est Shams Alik sur Canal+ Horizons. Une émission dans le « pur esprit Canal » mais à la tunisienne, avec le « dhmar » tunisien, par et pour des tunisiens, une émission qui a révolutionné le paysage médiatique tunisien. Une émission qui nous manque énormément, et qui était tellement unique qu’elle n’a jamais pu être imitée.
- Toujours à propos de Shams Alik, un petit hommage posthume à Canal+ Horizons ou plutôt, au clair tunisien de Canal et les hommes et femmes qui ont permis qu’un tel produit tunisien existe : feu Serge Adda, Nitou Smaoui, Hatem Ben Miled, mais aussi Mahmoud Larnaout, Mohamed Dammak, Taoufiq Jebali présents aux premières heures de Canal et qui ont mit sur les rails le clair tunisien en nous demandant de parler et de penser tunisien.
- Si j’évoque Shems Alik et Canal+ Horizons c’est parce que voir VHS Kahloucha m’a permis de me rendre compte à quel point les producteurs, journalistes et animateurs tunisiens sont loin du tunisien. La force de VHS Kahloucha n’est pas dans la présentation de la personnalité originale de Moncef Kahloucha. Nejib Belkadhi et son équipe ont aussi montré crûment son environnement, la mentalité des ouled el houma, la réalité de nos banlieues à nous et ce sans enjoliver l’image ni purifier le langage. Je pense que ce documentaire devrait être vu par tous ceux qui de prêt ou de loin travaillent dans le paysage médiatique tunisien et devrait être visionné et discuté dans toutes les écoles enseignant le journalisme et le cinéma en Tunisie.
- La passion de Moncef Kahloucha pour le cinéma, son passage à l'acte avec des moyens dérisoires, ses projections au café, ses cassettes louées, nous rappellent à quel point la magie du cinéma n'est pas toujours question de moyens mais bel et bien de langage. Oui, langage car le cinéma de Kahloucha parle aux habitants de son quartier, ils en redemandent, ils assistent à ses projections, ils rigolent, ils revent... Et la question que je me pose c'est: en font ils de même devant les feuilletons tunisiens aux budgets faramineux?
- Hatem Ben Miled, le directeur de la production de Canal+ Horizons avec qui je me suis beaucoup fritté à l’époque de Musiques Horizons mais que j’ai OH combien regretté lorsque j’ai fais de la TV à LaFayette,
- Chekib Essafi avec qui j’ai beaucoup travaillé à l’époque de Canal et qui poursuit son chemin en France
- Naoufel Saheb Ettabaa réalisateur de Al Kotbia que j’ai connu à Canal lorsqu’il a débarqué tout frais du Canada avec ses idées et son perfecto et avec qui j’ai toujours eu envie de travailler
- Anouar Braham que je n'ai pas revu depuis l'interview qu'il m'a accordé en 1997 sur Canal+ Horizons (pfff 10 ans déjà!!!),
- Sans oublier Moncef Dhouib, Elyes Gharbi de Mosaïque FM, Mondher Kalai (ex Municipalité de Tunis, ex Tunis 7…), Fahd Chebbi (réalisateur de Court Métrages), Ilhem, Nour... en fait, partiquement tous ceux avec qui j'ai collaboré à Canal.
Bon, maintenant un dernier truc par rapport à VHS Kahloucha et c’est quelque chose d'assez personnel. Ce doc est pour moi un électrochoc qui a pour message : Karim, réveille toi, sort de la nostalgie Canal, refait de la production et de la TV sinon tu finiras par être un has been bien au chaud à la radio!
PS: Nejib Belkadhi et son équipe seront les invités de la ZanZanA le jeudi 11 janvier 2007. Vous pouvez leur poser vos questions sur le forum de la ZanZanA ou en envoyant un SMS au 87777 ZAN suivi de votre message.
Quelques liens pour suivre VHS Kahloucha sur le net:
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