Malgré une discographie déjà riche avec cinq albums depuis 2017, je dois confesser que je ne connaissais pas Poppy avant de tomber, par hasard, sur son dernier opus, Negative Spaces. Et quelle découverte ! Ce sixième album est une œuvre audacieuse et magistrale, fusionnant des genres apparemment incompatibles : le métal dévastateur et la pop sucrée.
Un équilibre fascinant entre violence et douceur
Dès l'ouverture avec Have You Had Enough, Poppy donne le ton : une mélodie éthérée qui évoque Running Up That Hill de Kate Bush, bientôt submergée par des growls viscéraux. Les influences multiples s'enchaînent, comme en témoignent They’re All Around Us ou The Center’s Falling Out, deux morceaux aux riffs puissants et aux hurlements cathartiques, rappelant les sonorités de Slipknot. Mais l’album ne se limite pas à l’agressivité ; des titres comme Surviving On Defiance ou Halo dévoilent une facette plus douce, où la voix cristalline de Poppy s’accorde à des mélodies synthétiques empreintes de nostalgie.
« Il y a une sensation de complétude quand je me trouve entre ces extrêmes », explique l’artiste dans une interview avec NME (15 novembre 2024). Ce sentiment d'équilibre est au cœur de l'album, où chaque morceau incarne une tension maîtrisée entre le chaos sonore et des moments de pure sérénité.
Une production ambitieuse et visionnaire
La signature sonore de Negative Spaces doit beaucoup à Jordan Fish (Bring Me The Horizon), qui co-produit l’album avec brio. Sa capacité à jongler entre des textures électroniques et des murs de son métalliques est évidente. Poppy elle-même souligne leur complicité créative : « Nous partageons une passion commune pour la musique lourde et les sons plus doux. Cela a façonné cet album » (Kerrang!, novembre 2024).
Chaque piste explore un territoire unique. Par exemple, Crystallised s’inspire des rythmes post-punk de New Order, tandis que le morceau-titre, Negative Spaces, évoque la rage grunge de Hole et Courtney Love. Ces inspirations variées renforcent l’identité kaléidoscopique de l’album. Comme le remarque un critique de Sputnikmusic : « Chaque chanson nous surprend par sa capacité à passer de la violence à la mélancolie en un instant. »
Un voyage introspectif et universel
Les paroles de Poppy, souvent introspectives, abordent des thèmes universels tels que la trahison, la recherche de soi, et la résilience. Dans They’re All Around Us, elle chante : « When your spirit’s black and blue / And the heroes all desert you. » À travers cette confession, elle explore la douleur d’être abandonnée par ses idoles, une expérience qui l’a poussée à se tourner vers elle-même. « Ce que j’ai appris, c’est qu’il faut écouter son intuition », confie-t-elle à RockUrLife.
Cette dimension intime est renforcée par une production subtilement vulnérable. « C’est un album où je me suis permis d’être plus brute, plus réelle, tout en conservant cette part de fragilité », partage-t-elle dans une interview avec Kerrang!.
Une place à part dans la scène musicale
Avec Negative Spaces, Poppy transcende les genres et redéfinit le métal moderne. L'album n’est pas seulement une démonstration de puissance sonore ; c’est une exploration artistique où la créativité règne en maître. « J’ai toujours voulu créer de la musique qui m’excite et me surprenne », affirme-t-elle dans Dork (novembre 2024). Cette volonté de repousser les limites se ressent dans chaque note, chaque refrain.
Poppy invite ses auditeurs à se plonger dans cet univers, de préférence « à plein volume, en extérieur, avec une eau pétillante à la main – et pourquoi pas, danser » (NME). Une suggestion qui résume bien l’essence ludique mais profonde de cet album.