Karim BENAMOR est un journaliste, producteur et animateur radio et TV en Tunisie. Il est actuellement gérant de Alternative Production Communication Conseil, après avoir exercé sur plusieurs chaines de TV (Canal+ Horizons, Tunis 7 et Canal 21) et radios (Express FM, Canal 9 à Paris et Radio Tunis Chaîne Internationale). Cette page lui permet de communiquer sur les actualités qu'il estime intéressantes.
2024 a été une année exceptionnelle pour le metal. De nouveaux titres captivants, des retours mémorables, et des collaborations légendaires ont marqué la scène musicale. Voici ma sélection personnelle des morceaux incontournables de l’année. Préparez-vous à plonger dans un univers de riffs puissants, de mélodies envoûtantes et d’énergie brute !
💿 Ma sélection coup de cœur
🎶 "Heavy Is the Crown" - Linkin Park (Alternative Metal)
Un hymne mélodique et puissant, fidèle à leur signature.
🎶 "Cannibal" (feat. Anders Fridén) - VOLA (Progressive Metal)
Des rythmes complexes et une ambiance électrisante.
🎶 "New Way Out" - Poppy (Avant-Garde Metal)
Innovant, surprenant et totalement addictif.
🎶 "Can U See Me in the Dark ?" - Halestorm, I Prevail (Hard Rock)
De l’énergie pure et une intensité émotionnelle.
🎶 "Ipecac" - Cassyette (Nu Metal)
Une claque moderne, brute et sans concession.
🎶 "In the Mean Time (feat. Ash Costello)" - Lacuna Coil, New Years Day (Gothic Metal)
Une immersion sombre et magnétique.
🎶 "Arcana" - Epica (Symphonic Metal)
Une fresque musicale épique et grandiose.
🎶 "The Day Off..." - Nightwish (Symphonic Metal)
Un chef-d'œuvre orchestral porté par des mélodies puissantes et féériques.
🎶 "Mea Culpa (Ah! Ça ira!)" - Gojira, Marina Viotti, Victor Le Masne (Death Metal Technique)
Chaque riff frappe comme un coup de tonnerre.
🎶 "Someone's Daughter" - Jinjer (Groove Metal)
Technique et émotion se rencontrent magistralement.
Cassyette, de son vrai nom Cassy Brooking, s’est imposée comme une figure incontournable de la scène alternative moderne. Avec ses débuts en tant que DJ et auteure-compositrice, elle a rapidement transcendé les genres pour mêler des influences pop, rock et électro dans un style unique et audacieux. Sorti le 23 août 2024, son premier album, This World Fucking Sucks, est une déclaration d’intention explosive, à la fois cathartique et provocatrice. En écoutant cet opus, il est impossible de ne pas voir en Cassyette une étonnante alchimie entre la provocation de Marilyn Manson, l’excentricité de Lady Gaga et la rage brute de Courtney Love.
Une œuvre hybride et viscérale
L’album s’ouvre sur "This World Fucking Sucks", une ballade sombre et planante qui enveloppe l’auditeur dans une atmosphère dystopique. Dès le départ, Cassyette montre sa capacité à mêler douceur et désespoir avec une précision émotionnelle impressionnante. Parmi les morceaux les plus marquants, "Ipecac" déploie une énergie viscérale et rappelle l’audace sonore de Lady Gaga dans ses moments les plus subversifs, portée par des guitares rugissantes évoquant Nine Inch Nails.
"When She Told Me" est une ballade électro sombre qui oscille entre la mélancolie d’Evanescence et des éléments glitchés dignes des productions de Trent Reznor. Sur ce titre, Punktastic souligne que la combinaison entre une voix poignante et une production électronique dense en fait "un verre fumant des cieux ouverts du désespoir".
D’autres titres, comme "Say My Name", adoptent une montée anthemic qui pourrait rivaliser avec des hymnes électro-rock contemporains, tandis que "Friends In Low Places" offre une touche de pop punk effrénée, mêlant guitares acoustiques délabrées et refrains entêtants. Enfin, "Dear Sister" dévoile une facette plus intimiste et vulnérable de l’artiste, abordant le deuil et l’addiction avec une sincérité déchirante.
Résonances et inspirations
Dans une interview accordée à Kerrang!, Cassyette explique sa vision créative avec une simplicité désarmante :
"J'essaie de ne pas trop réfléchir. Je me laisse souvent emporter par l'idée que 'la vie est trop courte'. Si je commence à trop penser à l’avenir ou à trop le planifier, ça me stresse. Je préfère me concentrer sur ce qui me semble réalisable maintenant."
Les critiques s’accordent à saluer la richesse et la diversité des influences de l’album. Pour Punktastic, "les chansons où l'électronique est son animal de soutien émotionnel sont les plus touchantes". De son côté, NME décrit l’opus comme "un manifeste d’une artiste qui transforme ses douleurs en œuvres d’art puissantes et captivantes".
Une plongée dans l’intime et l’universel
Avec This World Fucking Sucks, Cassyette navigue entre des thématiques profondément personnelles et des émotions universelles. Le désespoir, le deuil, la rage, mais aussi l’espoir et la résilience tissent la trame de cet album. "Dear Sister" est une ode poignante à la mémoire et à la perte, tandis que "Go!" incarne une énergie triomphante et galvanisante.
Cette dualité thématique est renforcée par une palette musicale tout aussi contrastée : des morceaux introspectifs côtoient des hymnes explosifs, créant un équilibre qui reflète parfaitement la complexité des émotions humaines. À travers ses textes et ses mélodies, Cassyette invite l’auditeur à plonger avec elle dans un tourbillon d’émotions, sans jamais offrir de réponses faciles, mais en affirmant que l’expression brute est en elle-même une forme de guérison.
Un manifeste audacieux et prometteur
Avec This World Fucking Sucks, Cassyette signe un premier album qui frappe fort et juste. Elle y combine habilement des influences variées tout en affirmant une identité sonore qui lui est propre. Comme le souligne Punktastic, "la maturité d'une artiste qui sait exactement ce que son public veut et comment le lui donner" est évidente tout au long de cet opus.
Sa musique, qui évoque une fusion entre Marilyn Manson, Lady Gaga et Courtney Love, allie provocation, glamour et intensité brute, créant une expérience sonore aussi viscérale que captivante. Ce premier album audacieux consolide Cassyette comme une artiste incontournable de la scène alternative contemporaine et laisse présager une carrière pleine de créativité et d’innovation.
Depuis ses débuts, Leprous a su s'imposer comme l'une des formations les plus audacieuses du metal progressif moderne, explorant des paysages sonores où l'émotion et la technique s'entrelacent avec grâce. Melodies of Atonement, leur huitième opus, marque un tournant significatif dans leur parcours. Si le groupe norvégien est souvent associé au metal progressif, un genre qu'Einar Solberg, le leader, préfère nuancer, cet album se démarque par une approche plus dépouillée, plus intime, centrée sur l’essence même du groupe et de ses membres. Le résultat ? Un disque où chaque note et chaque silence semblent portés par une intention poignante.
Une écriture introspective et honnête
Comme l'explique Solberg, Melodies of Atonement est avant tout le reflet de son parcours personnel. Si les précédents albums du groupe étaient déjà marqués par une certaine introspection, cet opus pousse encore plus loin l'exploration de ses émotions et de ses luttes intérieures. "Depuis Pitfalls, nos albums sont devenus vraiment personnels. Cette transparence est devenue la seule façon que je connaisse d'écrire," confie-t-il. Loin des métaphores complexes de ses débuts, Einar adopte une écriture brute et honnête, abordant des thèmes universels tels que la solitude, la quête de bonheur et la rédemption personnelle.
"Je ne voulais plus perdre de temps à ne pas être heureux, alors j'ai trouvé des techniques... C’est ça que cet album raconte," déclare Solberg, soulignant ainsi le tournant émotionnel qu’il a traversé depuis les périodes plus sombres de Pitfalls et Aphelion. Ce changement d’état d’esprit se ressent dans la tonalité de l’album, beaucoup plus optimiste et libérée que par le passé.
Une musique épurée et audacieuse
Le choix de revenir à une musique plus minimaliste et moins chargée en arrangements orchestraux permet au groupe de renforcer l'authenticité et la puissance de son message. "En enlevant certains éléments, au lieu de donner une impression de son rétréci, cela donne l’impression que le son est plus grand parce qu’il y a plus de place pour chaque chose," explique Solberg. Ce dépouillement donne ainsi à chaque morceau une dimension plus vaste et plus ouverte, où chaque instrument trouve sa place dans un espace sonore riche et aéré.
Le groupe fait preuve d'une audace musicale en incorporant des grooves inspirés du rap des années 90, un choix surprenant qui, bien qu’il n’atteigne pas toujours son but, témoigne de la volonté de repousser les frontières du genre. "Un de mes objectifs était d’essayer d’introduire des grooves de rap des années 90 et d’y superposer le son de Leprous," avoue-t-il. Même si cette influence est parfois subtile, elle ajoute une texture intéressante au son du groupe.
L’approche de Tor Oddmund Suhrke
Tor Oddmund Suhrke, guitariste et membre fondateur, évoque dans une interview pour Radio Metal l’évolution de la dynamique au sein du groupe. "Nous avons voulu expérimenter un peu plus avec des arrangements live sur cet album. Cela nous permet de capturer une énergie plus brute et spontanée, que ce soit au niveau des voix ou des instruments," explique-t-il. Cette approche permet au groupe de se rapprocher d’une performance plus organique, sans chercher la perfection technique, mais en mettant plutôt l’accent sur l’émotion brute.
Suhrke souligne également la manière dont l’écriture des morceaux a été une expérience partagée, marquée par une grande collaboration. "L’introspection d’Einar est évidente, mais pour nous tous, chaque morceau est une réflexion sur notre propre parcours et ce que nous vivons aujourd’hui. C’est ce qui rend l’album plus collectif." En parlant des choix sonores, il ajoute : "On voulait que chaque élément ait un but précis, chaque silence et chaque note porte une intention particulière."
Une architecture sonore captivante
Dès l'ouverture avec "Silently Walking Alone", l’auditeur est plongé dans un univers introspectif, mêlant des nappes atmosphériques à une instrumentation minimaliste. La voix d'Einar Solberg y joue un rôle central, émergeant comme un véritable instrument. "Il est crucial pour moi que la voix porte les émotions autant que la mélodie," expliquait Solberg dans une interview récente pour Kerrang! (octobre 2024). Cette affirmation prend tout son sens ici, où chaque vocalise traduit une vulnérabilité saisissante.
Le titre éponyme "Atonement" déploie une palette sonore plus riche. Des percussions polyrythmiques se mêlent à des lignes de basse vibrantes, rappelant parfois les textures aériennes de Radiohead. Selon Louder, ce morceau "représente l'équilibre parfait entre complexité technique et pure émotion" (novembre 2024).
Dans "My Specter", Leprous explore un registre plus épuré, flirtant avec des éléments d’électro ambient. Le morceau s'appuie sur une montée en tension progressive, avant d'exploser dans un crescendo instrumental magnifiquement chaotique, illustrant un combat intérieur palpable.
Moments d’audace et influences variées
Melodies of Atonement démontre également une volonté de s'aventurer au-delà des frontières du prog classique. "I Hear The Sirens" et "Like A Sunken Ship" convoquent des sonorités post-rock et trip-hop, rappelant par moments les ambiances éthérées de Massive Attack ou Sigur Rós. Solberg, dans une interview accordée à NME, admettait avoir voulu "laisser plus de place à l’imprévu, aux erreurs presque belles." Cette approche se ressent dans "Limbo", où une instrumentation dépouillée met en avant une improvisation vocale presque chamanique.
Le morceau "Faceless" est une pièce maîtresse. Sombre, presque oppressant, il juxtapose des riffs dissonants avec des chœurs angéliques. Ce contraste saisissant illustre un thème récurrent de l'album : la lutte entre identité et anonymat dans un monde hyperconnecté.
Une réflexion sur l’humain
Les thèmes abordés dans Melodies of Atonement sont résolument introspectifs. Le groupe invite l’auditeur à une réflexion profonde sur des sujets tels que la solitude, le regret et la quête de rédemption personnelle. Dans une récente interview, Solberg confiait : "Cet album est né de mes propres luttes avec l’anxiété et l’isolement. Chaque morceau est une étape de ce voyage intérieur" (Prog Magazine, décembre 2024). Chaque morceau est une étape de ce voyage intérieur. Des morceaux comme "Unfree My Soul" et "Atonement" abordent des thèmes de rédemption et de transformation, tandis que "Self-Satisfied Lullaby", avec son piano mélancolique et sa voix déchirante, incarne l’apogée de cette exploration émotionnelle.
Un album marquant dans une carrière exemplaire
Melodies of Atonement est sans conteste une œuvre marquante dans la carrière de Leprous. En s’aventurant dans de nouveaux territoires sonores tout en restant fidèles à leur identité émotionnelle, le groupe nous offre un album à la fois audacieux et introspectif. Chaque morceau est une étape de cette quête intérieure, où les mélodies tour à tour cathartiques et apaisantes parlent autant au cœur qu’à l’esprit.
Comme le résume Louder, "Cet album n’est pas seulement une œuvre musicale, c’est une expérience existentielle." Leprous confirme ainsi son statut incontournable dans le paysage progressif contemporain, et il est fort probable que Melodies of Atonement devienne, avec le temps, l’une de leurs œuvres les plus emblématiques.
Vous aimez A-ha mais vous vous vous dites que ça manque de guitares ? Vous allez donc adorer Vola !!
Cela fait trois ans que Witness, l'album phare de Vola, a consolidé la réputation du groupe en tant que maîtres du metal progressif moderne. Ce dernier opus capturait une fusion parfaite entre riffs écrasants et sophistication expérimentale, avec des influences allant du metal technique au rock alternatif. Vola est de retour avec Friend of a Phantom, un album qui, tout en restant fidèle à l’ADN du groupe, explore de nouvelles dimensions émotionnelles et sonores.
Une évolution musicale évidente
Sur Friend of a Phantom, Vola continue d'affiner sa capacité à combiner des idées multiples au sein d'un même morceau, créant des compositions aussi puissantes que délicates. Les morceaux s’entrelacent avec une fluidité remarquable, chaque chanson offrant une profondeur qui invite l'auditeur à plonger dans une expérience immersive. Comme l'explique le batteur Adam Janzi : « Nous avons eu le temps d'intérioriser Witness et de laisser ses répercussions se diffuser. Cela a façonné la manière dont nous avons abordé Friend of a Phantom. Nos goûts personnels ont changé, la manière dont nous abordons nos instruments et l'écriture des morceaux a évolué. » Cette maturation artistique se fait sentir tout au long de l'album, qui devient une forme de voyage introspectif, à la fois délicat et chargé de puissance.
Les morceaux clés de l’album
Le premier titre, Cannibal (en featuring avec Anders Fridén d'In Flames), marque d’emblée une entrée fracassante. La lourdeur du morceau est contrebalancée par une richesse mélodique, avec des harmonies vocales et des arrangements qui plongent l'auditeur dans un univers aussi envoûtant qu'intense. Break My Lying Tongue poursuit sur cette lancée, en exploitant une dynamique heavy/quiet, avec des passages aussi brutaux que mélodieux.
Les titres We Will Not Disband et Glass Mannequin font partie des moments forts de l’album, offrant des orchestrations complexes, où les guitares se mêlent à des éléments électroniques pour créer des textures sonores innovantes. Bleed Out, quant à lui, se distingue par ses rythmes saccadés et son ambiance sombre, parfaitement en phase avec les thèmes d'introspection présents dans l’album. Paper Wolf et I Don’t Know How We Got Here apportent une touche plus atmosphérique, avec des mélodies plus subtiles et un jeu de lumière et d'ombre qui captive l’auditeur.
Mélodie et émotion au cœur de l’album
Un des aspects les plus marquants de Friend of a Phantom est la présence omniprésente de la mélodie, qui se tisse à travers chaque morceau. Contrairement à certaines productions metal plus orientées vers la technique pure, Vola parvient à allier complexité rythmique et harmonie, avec des lignes de guitare et de clavier qui s'entrelacent pour créer une atmosphère dense et émotive. Cette capacité à capturer la mélodie, même dans les moments les plus lourds, confère à l’album une profondeur unique. Hollow Kid en est un parfait exemple, où la mélodie hypnotique des claviers vient souligner les paroles poignantes, créant une connexion intime avec l’auditeur.
L’artwork et l’esthétique visuelle
L’artwork de Friend of a Phantom s'inspire de l'œuvre I Lost My Soul de l'artiste Aykut Aydoğdu. Comme le groupe l’a expliqué dans un post sur leur page Facebook : « Nous avons toujours basé nos couvertures d'albums sur des œuvres d’art déjà existantes, que nous avons acquises, car cela nous permet de trouver une image avec laquelle nous résonnons tous, sans avoir à demander à un artiste de créer quelque chose de spécifique » (Vola, Facebook, 16 octobre 2023). Cette illustration, avec sa simplicité et sa puissance, complète parfaitement l’expérience sonore de l'album, créant un parallèle entre l'introspection musicale et la transformation visuelle.
Thématiques et émotions
L’album aborde des thèmes de transformation personnelle, de quête intérieure, et d'exploration de soi à travers des paysages sonores à la fois introspectifs et puissants. Comme l'explique Janzi, « la mélancolie présente sur Witness a grandi et est devenue un élément central de ce nouvel album ». En effet, chaque morceau semble incarner une exploration des émotions humaines les plus profondes, du doute à la réconciliation, tout en laissant place à l’espoir, à travers une instrumentation riche et nuancée.
Un album mature et abouti
Friend of a Phantom marque une nouvelle étape dans la carrière de Vola. L'album confirme leur statut de pionniers dans le metal progressif moderne, tout en montrant une maturation dans leur approche musicale et créative. En intégrant des éléments électroniques, des harmonies vocales poignantes et des structures complexes, Vola parvient à offrir une œuvre à la fois ambitieuse et accessible.
Avec Friend of a Phantom, Vola se positionne comme un groupe qui sait non seulement repousser les limites du genre, mais aussi créer une connexion émotionnelle profonde avec ses auditeurs.
En septembre 2024, Stéphane Buriez participait au panel « Metal Memories » dans le cadre du MENA Rock Festival à Tunis, aux côtés de Pascal Gueugue, Corentin Charbonnier et de votre serviteur. Un mois plus tard, Loudblast sortait Altering Fates and Destinies, un album qui marque une nouvelle étape dans leur carrière.
Un Lien Fort avec le Passé, Une Vision Vers l’Avenir
Depuis leur formation en 1985, Loudblast s’est affirmé comme un pilier du death metal en France. Bien avant l’émergence de noms comme Gojira sur la scène internationale, Loudblast posait les bases d’une identité musicale unique alliant puissance et sophistication.
Comme le décrit Stéphane Buriez : « Cet album est une synthèse de tout ce que nous avons été et de ce que nous sommes aujourd’hui. Nous n’oublions pas d’où nous venons, mais nous n’avons fixé aucune limite et avons juré de faire tout ce que nous voulons. » Altering Fates and Destinies est décrit comme « un album très sombre, puissant et plus rythmé que ses prédécesseurs », un hommage aux origines du groupe tout en explorant de nouvelles dimensions sonores (Radio Metal).
Entre puissance et subtilité
Dès l’ouverture avec From Beyond II (The Return), Loudblast plonge l’auditeur dans une atmosphère sombre et lourde, renouant avec les thèmes lovecraftiens de leurs débuts. Ce morceau se veut une continuation directe de From Beyond, présent sur leur premier album Sensorial Treatment (1989). Ici, riffs massifs et progressions mélodiques complexes témoignent de l’évolution musicale du groupe tout en rendant hommage à leur héritage.
Avec Putrid Age of Decay, Loudblast offre un moment de pure intensité, rappelant l’énergie brute de leurs inspirations comme Gorefest et Grave. Les critiques notent que ce titre « combine la lourdeur classique avec une production moderne, présentant un son à la fois organique et écrasant » (Teeth of the Divine).
Un des points forts de l’album réside dans Crystal Skin, où les mélodies de guitare s’allient à un solo poignant à 2:20, évoquant une touche plus mélodique tout en restant fidèle à l’esprit death metal.
Les morceaux He Who Slumbers et Dark Allegiance, mes préférés, se distinguent particulièrement. He Who Slumbers, plongé dans une ambiance mystique et pesante, offre des riffs monumentaux qui transportent l’auditeur dans des contrées lovecraftiennes. Quant à Dark Allegiance, sa construction complexe et ses changements de rythme rappellent la maîtrise technique et la profondeur émotionnelle que Loudblast peut atteindre. Selon Teeth of the Divine, Dark Allegiance est « un autre morceau lent et puissant, avec des changements de tempo du grind lent à des passages rapides qui le maintiennent fort ».
Dans une interview accordée à Dead Rhetoric, Stéphane Buriez souligne : « Nous avons voulu intégrer des éléments plus mélodiques tout en conservant notre agressivité caractéristique. » Cette déclaration résume parfaitement l’équilibre que l’album parvient à atteindre entre innovation et tradition.
Une introspection lovecraftienne
Les textes explorent des thèmes comme la décadence humaine, le destin et les mystères de l’inconnu, plongeant dans l’univers fascinant de Lovecraft. Comme l’explique Stéphane Buriez dans une interview : « L’album reflète notre fascination pour les récits qui interrogent la place de l’homme face à l’inconnu, une forme d’évasion et de confrontation à nos propres peurs. » (Metal Zone). Il ajoute dans l’interview Dead Rhetoric : « L’univers de Lovecraft a toujours été une source d’inspiration pour nous, et cet album en est imprégné. » Ce lien étroit entre les thématiques littéraires et musicales confère une profondeur supplémentaire à leurs compositions.
Collaborations Stratégiques
L’artwork de Altering Fates and Destinies a été réalisé par Khaos Diktator, un artiste renommé pour ses visuels sombres et complexes. L’illustration, dominée par des tons noirs et rouges, reflète parfaitement l’atmosphère apocalyptique et introspective de l’album. Elle constitue une extension visuelle des thèmes abordés, ajoutant une dimension supplémentaire à l’expérience d’écoute.
En ce qui concerne la production sonore, Loudblast a collaboré étroitement avec HK Krauss au Vamacara Studio pour garantir un son à la fois organique et puissant, fidèle à leur vision artistique. Dans une interview, Stéphane Buriez déclare : « Travailler avec HK Krauss nous a permis d’obtenir un son à la fois organique et puissant, fidèle à notre vision. Il était crucial pour nous d’expérimenter davantage sans perdre l’essence de ce qui fait Loudblast. »
Cette volonté de mélanger tradition et innovation tout en conservant leur agressivité caractéristique a été essentielle pour créer un album qui capture à la fois une ambiance noire et une énergie brute. Altering Fates and Destinies est non seulement un testament de l’évolution musicale de Loudblast, mais aussi un exemple frappant de la manière dont des collaborations stratégiques avec des artistes comme Khaos Diktator et des producteurs comme HK Krauss peuvent transformer une vision artistique en une réalité sonore et visuelle inégalée.
Une pierre angulaire du death metal français
Altering Fates and Destinies est une œuvre majeure qui confirme Loudblast comme un pilier de la scène metal extrême.
Avec cet album, le groupe montre qu’il sait à la fois honorer son passé et se projeter dans l’avenir.
Malgré une discographie déjà riche avec cinq albums depuis 2017, je dois confesser que je ne connaissais pas Poppy avant de tomber, par hasard, sur son dernier opus, Negative Spaces. Et quelle découverte ! Ce sixième album est une œuvre audacieuse et magistrale, fusionnant des genres apparemment incompatibles : le métal dévastateur et la pop sucrée.
Un équilibre fascinant entre violence et douceur
Dès l'ouverture avec Have You Had Enough, Poppy donne le ton : une mélodie éthérée qui évoque Running Up That Hill de Kate Bush, bientôt submergée par des growls viscéraux. Les influences multiples s'enchaînent, comme en témoignent They’re All Around Us ou The Center’s Falling Out, deux morceaux aux riffs puissants et aux hurlements cathartiques, rappelant les sonorités de Slipknot. Mais l’album ne se limite pas à l’agressivité ; des titres comme Surviving On Defiance ou Halo dévoilent une facette plus douce, où la voix cristalline de Poppy s’accorde à des mélodies synthétiques empreintes de nostalgie.
« Il y a une sensation de complétude quand je me trouve entre ces extrêmes », explique l’artiste dans une interview avec NME (15 novembre 2024). Ce sentiment d'équilibre est au cœur de l'album, où chaque morceau incarne une tension maîtrisée entre le chaos sonore et des moments de pure sérénité.
Une production ambitieuse et visionnaire
La signature sonore de Negative Spaces doit beaucoup à Jordan Fish (Bring Me The Horizon), qui co-produit l’album avec brio. Sa capacité à jongler entre des textures électroniques et des murs de son métalliques est évidente. Poppy elle-même souligne leur complicité créative : « Nous partageons une passion commune pour la musique lourde et les sons plus doux. Cela a façonné cet album » (Kerrang!, novembre 2024).
Chaque piste explore un territoire unique. Par exemple, Crystallised s’inspire des rythmes post-punk de New Order, tandis que le morceau-titre, Negative Spaces, évoque la rage grunge de Hole et Courtney Love. Ces inspirations variées renforcent l’identité kaléidoscopique de l’album. Comme le remarque un critique de Sputnikmusic : « Chaque chanson nous surprend par sa capacité à passer de la violence à la mélancolie en un instant. »
Un voyage introspectif et universel
Les paroles de Poppy, souvent introspectives, abordent des thèmes universels tels que la trahison, la recherche de soi, et la résilience. Dans They’re All Around Us, elle chante : « When your spirit’s black and blue / And the heroes all desert you. » À travers cette confession, elle explore la douleur d’être abandonnée par ses idoles, une expérience qui l’a poussée à se tourner vers elle-même. « Ce que j’ai appris, c’est qu’il faut écouter son intuition », confie-t-elle à RockUrLife.
Cette dimension intime est renforcée par une production subtilement vulnérable. « C’est un album où je me suis permis d’être plus brute, plus réelle, tout en conservant cette part de fragilité », partage-t-elle dans une interview avec Kerrang!.
Une place à part dans la scène musicale
Avec Negative Spaces, Poppy transcende les genres et redéfinit le métal moderne. L'album n’est pas seulement une démonstration de puissance sonore ; c’est une exploration artistique où la créativité règne en maître. « J’ai toujours voulu créer de la musique qui m’excite et me surprenne », affirme-t-elle dans Dork (novembre 2024). Cette volonté de repousser les limites se ressent dans chaque note, chaque refrain.
Poppy invite ses auditeurs à se plonger dans cet univers, de préférence « à plein volume, en extérieur, avec une eau pétillante à la main – et pourquoi pas, danser » (NME). Une suggestion qui résume bien l’essence ludique mais profonde de cet album.
Avec The Last Will and Testament, Opeth signe un
retour magistral dans le monde du metal progressif, alliant audace,
sophistication et héritage. Cinq ans après In Cauda Venenum (2019), leur
quatorzième album studio se présente comme une œuvre dense, à la fois
cathartique et complexe. Ce concept-album fascinant, qui mêle profondeur
émotionnelle et invention musicale, s’impose comme un jalon majeur dans la
carrière du groupe, un équilibre parfait entre la brutalité de leurs débuts et
l’élégance progressive qui les a rendus légendaires.
Un concept captivant : héritage, secrets et révélations
Dès les premières notes de The Last Will and Testament,
l’auditeur est plongé dans un univers narratif aussi sombre qu'envoûtant. Le
récit suit les révélations d’un patriarche défunt, dont le testament bouleverse
les héritiers, confrontés à des secrets de famille profondément ancrés dans
l’histoire. Ce thème de l’héritage, des fractures familiales et des non-dits
résonne bien au-delà de l’intrigue proprement dite, offrant une réflexion
universelle sur la manière dont les promesses et les illusions se transmettent
d’une génération à l’autre. Mikael Åkerfeldt, le leader du groupe, explique : «
Je voulais explorer ce que cela signifie quand les enfants héritent d’une
promesse, mais que cette promesse ne se réalise pas comme ils l’avaient
imaginé. C’est un sujet universel. »
L’album se structure en sept parties numérotées de §Ⅰà§Ⅶ,
où chaque chanson devient un fragment de l’histoire, une pièce essentielle
du puzzle. Cette construction narrative, presque cinématographique,
permet à chaque morceau de jouer un rôle clé dans l’évolution
du récit. §Ⅰ:
Echoes of the Patriarch pose immédiatement le décor avec une introduction
lourde et solennelle, nous invitant à entrer dans l’esprit du patriarche décédé
et dans l’atmosphère de guerre et de secrets qui imprègne ses héritiers.
Un équilibre parfait entre tradition et innovation
musicale
The Last Will and Testament fait preuve d’un
équilibre rare entre les racines death metal du groupe et les éléments
progressifs qui ont marqué ses dernières œuvres. Le retour des growls de Mikael
Åkerfeldt, absents depuis Watershed (2008), ravira les fans de la
première époque, tandis que des passages plus atmosphériques et introspectifs
rappellent les moments les plus élégants de Pale Communion et Damnation.
Ce mélange de puissance brute et de subtilité est sublimé par des textures
variées qui enrichissent l’album, comme le prouve §Ⅱ:
Beneath the Ruins, un morceau brutal et plein de rage, aux riffs massifs et
aux harmonies sombres.
Mais Opeth ne se contente pas de revenir aux sources :
l’album introduit également des éléments nouveaux, comme la flûte de Ian
Anderson (Jethro Tull), qui donne une touche folk-prog à des passages aériens.
La fusion de genres se fait ici avec une aisance rare, chaque instrument
contribuant à l’épanouissement d’un univers sonore cohérent et immersif. La
précision des arrangements, la profondeur des harmonies vocales, et les
transitions audacieuses entre moments lourds et aériens témoignent de la
maîtrise totale du groupe. Fredrik Åkesson, guitariste du groupe, résume cette
approche : « Nous avons voulu équilibrer la puissance brute et la subtilité.
Chaque riff, chaque mélodie, devait porter un poids émotionnel. »
Une instrumentation impeccable et des performances
magistrales
L’un des atouts majeurs de cet album réside dans la
performance musicale irréprochable de ses membres. Mikael Åkerfeldt, en
narrateur hors pair, alterne avec aisance entre growls gutturaux et chant
clair, apportant une palette émotionnelle vaste aux personnages qu’il incarne.
Le bassiste Martin Mendez et le batteur Waltteri Väyrynen forment une section
rythmique impeccable, dont l’énergie et la précision permettent aux
compositions d’atteindre des sommets d’intensité. La fraîcheur apportée par
Väyrynen, dont la dynamique nouvelle s’intègre parfaitement à l’identité sonore
d’Opeth, ne fait que renforcer la cohésion de l’ensemble.
« Waltteri a cette capacité à comprendre instinctivement ce
que chaque morceau nécessite », raconte Åkerfeldt. « Il apporte une fraîcheur
qui élève toute la musique. » La batterie de Väyrynen, subtile et percutante à
la fois, insuffle un dynamisme nouveau au groupe, créant une base solide sur
laquelle s’épanouissent les instruments. L’interaction entre la basse, les
guitares et la batterie permet à chaque morceau de se déployer de manière
organique et fluide, sans jamais sacrifier la puissance brute du metal.
Une écoute exigeante, mais enrichissante
Comme leurs précédents albums, The Last Will and
Testament n’est pas un disque facile à appréhender. Loin de se contenter de
simples morceaux de metal progressif, Opeth invite son auditeur à un voyage
sonore et narratif complexe, où chaque écoute révèle de nouvelles couches de
signification. L’album demande du temps pour être pleinement apprécié, mais
chaque réécoute permet de découvrir de nouveaux détails, de nouvelles nuances
dans l’interprétation des musiciens et des motifs récurrents dans la narration.
Mikael Åkerfeldt lui-même le reconnaît : « Ce n’est pas un album que l’on peut
comprendre en une seule fois. Il faut du temps pour l’apprivoiser, mais c’est
justement ce qui le rend spécial. »
Les collaborations sur l’album, comme celle de Ian Anderson
à la flûte ou encore celle de Joey Tempest (Europe) au chant, ne sont pas des
apparitions gratuites. Elles enrichissent profondément l’univers sonore
d’Opeth, apportant une dimension supplémentaire sans jamais détourner
l’attention de l’essence du groupe.
Un héritage sonore et un chef-d'œuvre intemporel
The Last Will and Testament est sans conteste l’un
des albums les plus aboutis de la carrière d’Opeth. À la fois audacieux et
profondément respectueux de son passé, il parvient à fusionner tradition et
modernité avec une maîtrise exceptionnelle. Chaque morceau, chaque note, semble
avoir été soigneusement sculpté pour offrir une expérience d’écoute immersive
et émotionnellement puissante. C’est un album qui va bien au-delà du simple
disque de metal : c’est une œuvre d’art, un héritage musical qui marquera
durablement l’histoire du genre.
Cet album ne se contente pas de confirmer la place d’Opeth
parmi les géants du metal progressif. Il le redéfinit, offrant aux fans de
longue date une richesse inédite tout en attirant de nouveaux auditeurs dans
son univers sonore fascinant et inimitable. Si The Last Will and Testament
est bien un testament, il est l’héritage d’un groupe qui, sans jamais se
reposer sur ses lauriers, continue de repousser les limites du metal, tout en
restant fidèle à une vision artistique unique.
The Last Will and Testament est une œuvre à écouter,
à digérer, à vivre. Un chef-d'œuvre intemporel qui mérite d’être redécouvert
encore et encore.
Pour célébrer les 20 ans de How to Dismantle an Atomic Bomb, U2 livre une édition anniversaire démesurée, qui, en plus de la version remasterisée de l’album original, inclut How to Re-Assemble an Atomic Bomb, un « shadow album » contenant des démos inédites et des morceaux laissés de côté lors des sessions d’enregistrement. Ce projet, où l’histoire se tisse entre découvertes et nostalgie, interroge autant qu’il séduit, nous plongeant dans une réflexion plus large sur la direction artistique du groupe aujourd’hui.
Le passé resurgit : Un trésor caché dans les archives
Dans son entretien avec Q1043 New York, The Edge a partagé l’excitation qu'il a ressentie en réécoutant les anciennes bandes, en particulier celles enregistrées entre 2003 et 2004, une période marquée par des bouleversements mondiaux et personnels. Le guitariste explique avoir découvert une "mine d’or" au sein des archives, une collection de morceaux qui n'avaient pas trouvé leur place dans l’album final pour des raisons de timing ou de choix créatifs. « J’étais stupéfait par la qualité de certains morceaux, je me demandais pourquoi ils n’avaient pas été retenus. » Et pourtant, ces chansons, plus « brutes » à l’époque, auraient pu figurer parmi les plus fortes du disque.
How to Re-Assemble an Atomic Bomb est ainsi une réinterprétation, une mise en lumière de ce que U2 aurait pu donner si la pression des délais n’avait pas été là pour dicter leur choix. Avec des morceaux comme Treason ou Evidence of Life, le groupe semble ici revenir à des sonorités plus « authentiques », plus proches de l’esprit de leurs premiers albums, à la fois brutes et profondément émotionnelles. Ce sont des morceaux qui vibrent d’un élan post-punk et qui montrent un U2 plus concentré sur l’énergie de la guitare, avant que les arrangements électroniques ne prennent toute la place sur leurs projets plus récents.
Une archive vibrante mais ambiguë : entre célébration et absence d’inspiration
Cette plongée dans les archives pourrait cependant être perçue comme une tentative de combler un vide. Après plus de quarante ans de carrière et un nombre considérable de succès, on peut se demander si la sortie de ce shadow album ne cache pas un manque d’inspiration pour donner naissance à un album inédit véritablement marquant. Comme l’admet The Edge, la réédition de How to Dismantle an Atomic Bomb n’était pas initialement prévue pour être aussi ambitieuse. Ce qui devait être une simple collection d’outtakes s’est transformé en un projet minutieusement restauré et enrichi. Loin de se contenter de démos brutes, le groupe a retravaillé certains morceaux, ajoutant des harmonies et peaufinant des paroles.
Pour The Edge, cette redécouverte a été un retour aux sources : « Ces morceaux sont plus guitar-driven, plus bruts. C’est peut-être même plus fidèle à notre impulsion créative originale que l'album final. » Toutefois, il est légitime de se demander si ce retour aux racines n’est pas aussi une manière de revendiquer une forme d’authenticité face aux défis créatifs actuels. D’autant plus que les thèmes des chansons restent profondément ancrés dans une époque marquée par l’incertitude géopolitique et des turbulences personnelles au sein du groupe – des thèmes qui semblent résonner avec une acuité déstabilisante aujourd’hui, avec des crises similaires dans le monde.
Une pertinence intemporelle des thèmes : de la géopolitique à l'intime
L’aspect le plus frappant de How to Re-Assemble an Atomic Bomb reste la force et la pertinence de ses thèmes. Écrites dans un contexte mondial complexe, à l'ombre de la guerre en Irak et de la perte personnelle (Bono venait alors de perdre son père), ces chansons explorent le côté « atomique » des bouleversements personnels et mondiaux. Comme l’a souligné The Edge, ces morceaux, bien qu’écrits il y a vingt ans, semblent avoir une résonance étrange et troublante avec les événements actuels : « C’est comme une suite, mais dans un contexte encore plus inquiétant avec la guerre en Ukraine, les crises au Moyen-Orient… Les paroles de ces chansons semblent être sorties d'hier. » Cette continuité thématique montre qu’U2, malgré son évolution musicale, n’a jamais cessé de s’intéresser à l’actualité et aux préoccupations humaines globales.
Un projet pour les fans, ou un exercice de style ?
Pour les amateurs de raretés et de collections, le coffret deluxe est une pièce de choix. Entre le remaster de HTDAAB, les remixes inédits et le livre photo signé Anton Corbijn, U2 offre une expérience complète qui transcende la simple compilation. C’est une invitation à replonger dans l’univers du groupe avec des détails jusque-là inaccessibles, un geste qui ravira les plus fidèles. Cependant, cette célébration ne doit pas masquer une attente plus grande : un album véritablement nouveau, qui prouverait que U2 peut encore surprendre, émouvoir et marquer les esprits au XXIe siècle.
Ce coffret est un must pour les fans de la première heure, mais pour ceux qui se demandent si U2 peut encore se réinventer, cette sortie soulève une question plus cruciale : et maintenant ? Après avoir revisité leur passé, quel est l’avenir du groupe ? C’est dans leur capacité à relever ce défi créatif, à proposer quelque chose de réellement neuf, que réside le véritable futur de U2. Car au-delà de l’archivage de morceaux perdus, ce n’est pas le passé qui doit définir la suite, mais la volonté d’écrire encore des pages marquantes.
Brian Hugh Warner, alias Marilyn Manson, est de retour avec son 12ᵉ album, One Assassination Under God – Chapter 1. Après des années de tumultes personnels et de productions inégales, cet opus marque un retour en force pour l’artiste. Plus qu’un simple album, il s’agit d’une œuvre cathartique où Manson convoque ses démons pour créer une expérience brute et viscérale.
Longtemps considéré comme l’un des artistes les plus provocateurs de la scène rock, Manson a marqué les années 90 et 2000 avec des albums cultes comme Antichrist Superstar (1996) et Holy Wood (2000). Pourtant, au fil des ans, ses productions semblaient perdre en intensité, tandis que ses shows s’enfermaient dans un excès théâtral parfois caricatural.
Je dois d’ailleurs avouer que ma déception lors de son concert au Download Festival Paris en 2018 avait éteint mon enthousiasme. Mais avec cet album, Marilyn Manson revient à l’essence de ce qui avait fait son succès : une rage authentique et une musique taillée pour déranger autant que captiver.
Un album forgé dans la tourmente
Les turbulences personnelles de Manson, notamment ses déboires judiciaires, semblent avoir nourri une créativité féroce. Dans un communiqué, il décrit One Assassination Under God – Chapter 1 comme "conjuré depuis le purgatoire" et le compare à "une rangée de dents cassées qui ressemblent légèrement à un sourire". Ce ton à la fois brutal et ironique imprègne l’album tout entier.
Une expérience sonore immersive
Musicalement, One Assassination Under God – Chapter 1 se distingue par une fusion réussie entre le son industriel abrasif des débuts de Manson et une production contemporaine plus raffinée. Les riffs cinglants de As Sacrilegious rappellent les meilleurs moments d’Antichrist Superstar, tandis que des titres comme No Funeral Without Applause explorent des rythmiques plus lourdes et hypnotiques.
Manson joue habilement avec les contrastes : des morceaux explosifs côtoient des passages plus introspectifs, créant une dynamique qui capte l’attention de bout en bout.
Rarement un album récent de Manson n’a semblé aussi cohérent. Parmi les moments forts, "As Sick As The Secrets Within", "No Funeral Without Applause", "Sacrilegious", et surtout le masterpiece "Sacrifice Of The Mass".
Un renouveau à la hauteur de sa légende
Après plusieurs albums qui semblaient hésiter entre nostalgie et expérimentation, One Assassination Under God – Chapter 1 marque un véritable tournant. Manson prouve qu’il reste l’un des rares artistes capables de canaliser ses expériences chaotiques pour produire une œuvre authentique et puissante. Et s’il ne s’agit que du premier chapitre de cette nouvelle ère, on peut s’attendre à une suite tout aussi captivante.
Marilyn Manson est de retour, et cette fois, il ne joue plus.
Les fans de New York, unité spéciale le connaissent bien. Ice-T, qui incarne ce personnage culte depuis des années, n'est pas seulement un acteur de talent : c'est aussi une légende du rap et du metal. Et vendredi 22 novembre 2024, il l'a prouvé une fois de plus en sortant Merciless, le huitième album de son groupe Body Count.
Quatre ans après Carnivore et plus de trois décennies après leurs débuts tonitruants, Body Count signe un retour en force avec un opus qui frappe fort. Dès les premières notes, les riffs lourds et explosifs nous plongent dans un univers où le thrash et le death metal règnent en maîtres, évoquant des groupes mythiques comme Slayer. L’énergie brute d’Ice-T et de ses musiciens reste intacte : chaque morceau semble taillé pour déchaîner les foules et briser les enceintes.
Mais ce n’est pas tout. L’album se distingue aussi par ses invités prestigieux. Max Cavalera (ex-Sepultura) et George Fisher (Cannibal Corpse) apportent une touche de brutalité supplémentaire, tandis que David Gilmour, légendaire guitariste de Pink Floyd, électrise une reprise inédite de Comfortably Numb. Son solo, tout en virtuosité, ajoute une profondeur inattendue à ce titre revisité avec l’intensité caractéristique de Body Count.
Côté paroles, Ice-T reste fidèle à son style : direct, critique et engagé. Dans World War, il dénonce avec force l’instabilité politique mondiale et la menace constante de conflits :
"Every day I wake Every night I pray We never know if we gonna see another day."
Quant à F**k What You Heard, il s’attaque au système politique américain, qu’il considère irrémédiablement biaisé :
"Democrips, Blood-Bloodpublicans Listen, f**k whatcha heard, both wings are on the same bird."
Enfin, avec Comfortably Numb, Body Count transforme le classique des Pink Floyd en une critique acerbe de l’indifférence des privilégiés face aux souffrances mondiales :
"Lock yourself in your house, try to forget about The millions dyin' from wars, starvation and drought."
En somme, Merciless est une véritable claque, tant par sa puissance sonore que par la pertinence de son message. Vous l’avez compris : c’est mon album de la semaine.
Lors de la création en 2000 de la ZanZanA, le grand débat était : Linkin Park est-il un groupe de Metal?
Entre les puristes accros au Thrash, ceux qui ne juraient que par le Death ou le Black, les groupes de New Metal faisaient figure de starlettes Pop !
25 ans plus tard, Linkin Park a laissé son empreinte et a réussi à s'imposer durablement.
Oui mais voilà, entre-temps, Chester Bennington a décidé en 2017 de tirer sa révérence, paix à son âme.
Il y a quelques semaines, j'ai eu vent du retour de ce groupe avec une nouvelle chanteuse, Emily Armstrong. A vrai dire, je n'y ai pas trop prêté attention, car je me suis dit que, comme les Beatles ne pouvaient remplacer John Lennon, Queen: Freddy Mercury, The Doors: Jim Morrisson, Nirvana: Kurt Cobain... Linkin Park ne pouvait remplacer sérieusement Chester !!
Vendredi 15 novembre est sorti officiellement "From Zero", et je me suis dit : ok, écoutons donc ce que vaut cette Emily .
Et là Bang !!!! C'est du lourd !!!
"From Zero" est un vrai pur album de Linkin Park : énergie, riffs, growl, flows...
On se laisse emporter dès le premier titre "The Emptiness Machine", "Cut The Bridge", "Heavy Is the Crown"....
Je suis sincèrement bluffé par ce Linkin Park 2.0 avec une Emily Amstrong qui impose toute sa palette de voix et impose sa personnalité, réussissant même à faire oublier Chester, c'est dire !!
Disons-le tout de suite, la version 2.0 de Linkin Park n'est pas un groupe de Metal de plus avec un rapper et une chanteuse : ils n'ont rien à voir avec Amaranthe, Lacuna Coil, Xandria...
Sept ans plus tard, on peut dire que Linkin Park ont pris le temps nécessaire pour respecter le deuil de Chester, changer l'algorithme et recommencer de zero (From Zero hein) avec une chanteuse, et quelle chanteuse !!!
Les quelques jours après la sortie de leur premier album depuis plus d'une décennie, j'ai voulu écouter cet opus de ce groupe que j'adorais lors de mes 20 ans.
A dire vrai, dans ma chambre universitaire à la Maison de Tunisie à Paris, j'avais deux posters du groupe de Robert Smith, ce qui fait que mes potes m'avaient alors surnommé Cure (avec des déclinaisons telles que Cuirrrre, Cailloure....).
J'ai donc essayé mais la première écoute n'était pas la bonne, normal dirait vous. Le seconde non plus.
Ayant 333 km à parcourir avant hier pour aller à Sbeïtla, j'ai décidé de donner encore une chance à cet album, me disant que c'est impossible qu'après une aussi longue absence que Robert Smith nous sorte une daube.
Et là j'ai compris qu'en fait, il fallait que je sorte de mon esprit toute la musique que j'ai écouté ces dernières années et que je devais uploader à nouveau dans ma cervelle un état d'esprit Cold Wave et même Dark Wave car pour comprendre et apprécier cet album, il faut oublier le Robert Smith pop mais revenir à The Cure sombre de l'album "Pornography".
Et je vous le dis tout de suite : avant d'écouter "Songs of a lost world", commencer par "17 seconds" puis "Pornography", un peu comme lorsque vous rentrez petit à petit dans une mer un peu trop froide et que vous avez besoin que votre corps s'adapte avant de plonger, et là : Baaaam, vous apprécierez ce nouvel Opus.
Si certains artistes ne devraient jamais plus sortir d'albums pour ne pas ternir leur image, à 65 ans Robert Smith vient de nous pondre un sacré album sombre à souhait mais tellement riche.